Edgar Morin, chercheur et philosophe, propose dans ce livre sept savoirs pour faire face aux problèmes fondamentaux du monde d’aujourd’hui et de demain. C’est à la demande de l’UNESCO qu’il a rédigé cet ouvrage empreint de sagesse.
- Faire connaître ce qu’est connaître
Autrement dit, l’éducation doit viser, plus que la connaissance, l’examen de la connaissance. Elle doit préparer à affronter les risques permanents d’erreur, d’illusion et d’aveuglement. Oui, car les sources d’erreur sont multiples et la connaissance est très relative. C’est une traduction et une reconstruction du réel à partir de la perception de chacun. De plus, la subjectivité, la projection des désirs et des craintes, et les émotions multiplient les risques d’erreur. Selon l’auteur, c’est “ un devoir capital de l’éducation que d’armer chacun dans un combat vital pour la lucidité. “. C’est pour cela qu’il est nécessaire, à l’école, de mettre l’accent davantage sur le processus que sur le résultat, et de proposer des temps d’échanges, de débats et de confrontations d’idées.
- Affronter la complexité
Affronter la complexité, c’est prendre en compte et chercher à comprendre les liens entre les informations. Car tout est interdépendant. Il s’agit de les situer dans leur contexte pour qu’elles prennent sens. Or, dans le système scolaire, on se tourne de plus en plus vers la spécialisation, quand il faudrait mettre en avant la transversalité des matières. C’est ainsi que les systèmes d’enseignement séparent les disciplines les unes des autres. Les connaissances sont cloisonnées au lieu d’être envisagées dans un système. Comme l’explique Edgar Morin “ L’affaiblissement de la perception du global conduit à l’affaiblissement de la responsabilité (chacun tend à n’être responsable que de sa tâche spécialisée), ainsi qu’à l’affaiblissement de la solidarité (chacun ne ressent plus son lien avec ses concitoyens). “
- Reconnaître l’unité et la diversité humaines
L’auteur met en avant la nécessité de développer le sentiment d’appartenance à l’espèce humaine, dans sa globalité. Comprendre que l’autre est à la fois semblable et différent de moi. Pour cela, il s’agit d’illustrer le principe d’unité/diversité dans tous les domaines. Les humains ont des caractères communs et en même temps leurs propres singularités. Par exemple, ils sont semblables par le langage, et différents par les langues, semblables par la culture et différents par les spécificités culturelles… Dans sa pédagogie, Maria Montessori mettait l’accent sur ce point, en proposant aux enfants de 6-9 ans, 5 grands récits autour de la création de la planète, de l’apparition des hommes sur la terre, ou encore du développement des humains et des civilisations. L’objectif étant de donner une vision générale à l’enfant, lui apportant des éléments de réponse, tout en suscitant des questionnements qu’il pourra approfondir ensuite.
- Comprendre le destin planétaire du genre humain
Autrement dit, reconnaître notre identité terrienne ! Car comme le rappelle l’auteur : “ Nous dépendons vitalement de la biosphère terrestre, nous devons reconnaître notre très physique et très biologique identité terrienne. “ Cette prise de conscience doit nous conduire à modifier notre comportement, c’est à dire à chercher et non pas à maîtriser et dominer l’environnement, mais plutôt à vivre en symbiose avec lui. Il est nécessaire pour cela de prendre conscience de notre interdépendance, afin de développer responsabilité et solidarité les uns envers les autres, pour penser ensemble un développement pas uniquement basé sur l’économie et la technologie. En termes d’éducation, ceci passe notamment et principalement par l’éducation à la nature. En effet, en observant la nature, l’enfant apprend ce qu’est la vie et découvre les liens qui unissent les êtres vivants.
- Affronter les incertitudes
Même si certains ont encore du mal, l’éducation doit absolument reconnaître les incertitudes ! Et elles sont nombreuses. Il y a les incertitudes liées à la connaissance, comme évoquées dans la partie 1, celles liées à l’histoire, qui possède de nombreuses zones d’ombres, ou encore celles liées à l’action : Edgar Morin définit l’écologie de l’action comme suit : “ Dès qu’un individu entreprend une action, quelle qu’elle soit, celle-ci commence à échapper à ses intentions. Cette action entre dans un univers d’interactions et c’est finalement l’environnement qui s’en saisit dans un sens qui peut devenir contraire à l’intention initiale. “ Cette posture est nécessaire pour les enseignants, qui doivent accepter que LA méthode magique n’existe pas, et apprendre à accueillir les incertitudes et l’imprévu. Ainsi, ils s’ouvrent aux questionnements des enfants et laissent entrer les événements de la vie dans sa classe. Il ne les perçoit plus comme des perturbations négatives d’un ordre qu’il a préétabli mais comme une source d’apprentissages.
- Enseigner la compréhension
Nous sommes dans un paradoxe aujourd’hui, qui veut que nous sommes tous de plus en plus “ connectés “, et pourtant la solidarité et l’incompréhension entre les hommes ne cessent de s’accroître. Dans ce sens, Edgar Morin rappelle que “ enseigner la compréhension entre les humains est la condition et le garant de la solidarité intellectuelle et morale de l’humanité. “ Plus que la compréhension intellectuelle ou objective, la compréhension dans les relations humaines inclut par exemple l’empathie, le savoir-être, les émotions… Comme le dit souvent Isabelle Filliozat, l’intelligence émotionnelle n’est pas innée, et plus tôt on l’apprend, mieux c’est. Les écoles alternatives accordent d’ailleurs beaucoup d’importance au savoir-être dans leurs projets pédagogiques. C’est en aidant les enfants, dès le plus jeune âge, à développer la leur que nous pourrons accéder à des relations humaines plus harmonieuses.
- Réaliser une citoyenneté terrienne
Pour Edgar Morin, il est nécessaire d’enseigner la démocratie dès le plus jeune âge. Celle-ci permet que s’exercent les libertés individuelles et en même temps, la responsabilité et la solidarité au sein de la société. Il explique que “ L’éthique doit se former dans les esprits à partir de la conscience que l’humain est à la fois individu, partie d’une société, partie d’une espèce. Nous portons en chacun de nous cette triple réalité. Aussi, tout développement vraiment humain doit-il comporter le développement conjoint des autonomies individuelles, des participations communautaires et de la conscience d’appartenir à l’espèce humaine. “ Au sein de la classe, ceci peut prendre la forme de réunions tous ensemble pour réfléchir de manière commune à l’organisation de la classe ou au choix des règles par exemple. C’est ce que pratiquent les écoles démocratiques. De plus, les règles prennent du sens quand elles naissent de la vie en groupe. Il s’agit de responsabiliser les enfants plutôt que de leur apprendre à obéir.
Merci au site L’école de mes rêves pour ce beau résumé !
Pour aller plus loin : Les 7 savoirs nécessaires à l’éducation du futur, par Edgar Morin
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