Votre enfant ne veut plus aller à l’école. Pourtant il n’est pas paresseux, il aime apprendre et a plutôt de bonnes notes. Mais il fait un blocage, ce qui peut vite vous inquiéter… Est-il malade, craint- il une mauvaise note, a-t-il peur d’un professeur ou de moqueries d’autres enfants ? Essai d’explications…
Qu’est-ce que la phobie scolaire ?
La phobie scolaire correspond à la situation de jeunes qui n’arrivent pas à aller à l’école pour des raisons irrationnelles. Il ne s’agit pas d’un manque d’intérêt pour l’école, mais plutôt d’un blocage psychologique, une manifestation extrême de l’anxiété liée à l’école. Bien souvent, ce n’est pas le travail scolaire qui est en cause, mais c’est le lieu qui cristallise son angoisse. Les crises de panique, au moment où à la seule idée de franchir les portes de l’école, malgré sa volonté sincère d’y aller, génèrent de nombreuses manifestations physiques souvent spectaculaires.
Comprendre la phobie scolaire
Les raisons de cette angoisse ne sont pas les mêmes selon les individus et leur histoire personnelle. Certains facteurs communs sont observés tels qu’une peur excessive de l’échec, du jugement des gens, des professeurs ou des autres élèves. Les causes que l’on retrouve le plus souvent sont :
– Le prolongement d’une anxiété sociale, suite de manifestations d’angoisses de séparation dans la petite enfance.
– La conséquence d’une peur concernant la santé de ses parents (suite au deuil récent d’un proche, la maladie d’un parent …) L’enfant a besoin de ne pas s’éloigner pour surveiller si tout va bien.
– D’une peur liée à un traumatisme subi à l’école (agressions, rackets, violences morales ou physiques).
Comment l’aider ?
Tout d’abord, sachez que tous les enfants peuvent être atteints de phobie scolaire. Elle touche 2 à 5% des élèves dans les pays occidentaux, et votre enfant n’est donc pas le seul à qui cela arrive.
Surtout ne lui exprimez pas de jugement et ne montrez pas votre inquiétude, cela ne ferait qu’augmenter son angoisse. Le maître mot dans cette situation est la bienveillance : assurez-le de votre compréhension et de votre accompagnement, quand bien même il n’est pas psychiquement en mesure de concevoir une issue. Cette issue, il la souhaite en toute sincérité, mais c’est la pensée de l’impossible qui anime cette phobie, en une logique circulaire destructrice : moins il va à l’école, plus il le redoute, et inversement. Il faut donc agir sans tarder ! Pour cela :
– Osez en parler, le plus calmement possible, dès que le trouble s’installe et a été identifié. Ne surtout pas en faire un sujet tabou.
– Allez sans délai avec l’enfant consulter un thérapeute : il identifiera si l’enfant souffre d’une dépression ou non, et adaptera sa thérapie. Il rassurera l’enfant, cherchera avec lui les raisons de sa souffrance et ils bâtiront ensemble une stratégie de retour à l’école.
– Prenez contact immédiatement avec les responsables de l’école. Procurez-vous les cours et les devoirs à faire à la maison, afin de le garder « dans le bain ». Il est essentiel qu’il garde à l’esprit que le travail à la maison n’est qu’un passage, et qu’il pourra reprendre sa place à l’école : projection dont il a besoin.
– Faites venir souvent ses copains chez vous (sous le prétexte de lui apporter les cours). L’important est que l’enfant soit le moins possible déconnecté de son milieu social et scolaire. Pour la même raison, recourir à des cours par correspondance n’est pas une bonne idée dans ce cas, cela renforce l’isolement de l’enfant.
– Si vous avez le sentiment que le problème vient vraiment de l’école elle-même et des méthodes pédagogiques qui y sont employées et qui ne correspondraient pas à la personnalité de votre enfant, il peut être intéressant de se renseigner sur les pédagogies alternatives.
– Enfin et surtout, évitez toute épreuve de force : injonctions et menaces seront improductives, et ne feront qu’empirer les choses. Veillez à ce que l’entourage de l’enfant adopte également cette attitude, mais aussi le distraie du problème. Évitez-lui au mieux la culpabilité d’être la cause de bouleversements dans la cellule familiale.
En bref, votre amour, votre bienveillance et votre volonté sans faille de l’accompagner dans cette épreuve et votre confiance dans son succès à retourner à l’école, sont vos meilleurs atouts, et les meilleures aides pour lui.
Un site plein de ressources : http://www.phobiescolaire.org
Source : http://www.aufeminin.com
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