Le système éducatif français est en pleine mutation; il ne se contente plus d’une éducation traditionnelle purement théorique.
De plus en plus d’enseignants, que ce soit dans l’éducation nationale que dans les écoles alternatives, souhaitent mettre l’enfant au coeur du projet éducatif.
Ainsi, ce n’est plus lui qui doit s’adapter à un schéma formaté pour tous mais à l’inverse il bénéficie d’une éducation alternative adaptée à son développement.
Toutefois, les moyens d’action ne sont pas les mêmes que l’on se trouve dans une école dépendante de l’éducation nationale ou bien dans une école indépendante dite “hors contrat”.
Les écoles alternatives n’ont pas de lien avec l’Etat, ne touchent pas de subventions et sont donc autonomes quant aux programmes et horaires qu’elles souhaitent instaurer. On distingue deux grandes méthodes prédominantes: la méthode Montessori et la méthode Steiner-Waldorf.
Dans les années 1900, la pédagogue italienne Maria Montessori développe une méthode basée sur le principe d’une éducation nouvelle. Elle souhaite augmenter l’autonomie de l’enfant, favoriser la confiance en soi en lui laissant le temps d’évoluer à son rythme en toute liberté.
Maria Montessori déclare “éduquer, ce n’est pas dresser”. Les grands fondements de la méthode Montessori sont la liberté, l’autodiscipline, le respect du rythme de chacun, l’activité individuelle et l’apprentissage par l’expérience. Elle souhaite que l’éducation soit une aide à la vie, permettant à l’enfant de préparer une vie sociale harmonieuse. On compte aujourd’hui plus de 200 écoles Montessori en France et à l’étranger.
On retrouve également la méthode Steiner-Waldorf. Développée elle aussi dans les années 1900, cette méthode élaborée par l’allemand Rudolf Steiner prône l’ouverture sur le monde. Pour se faire, il préconise l’apprentissage de deux langues vivantes dès le cours préparatoire.
Aussi, la méthode Steiner-Waldorf met un point d’honneur à la découverte de l’éducation civique et de l’histoire de notre civilisation ou celle des religions. Ces connaissances permettent de développer l’ouverture d’esprit. Il veut croire en chaque enfant et lui donner les outils necessaires pour qu’ils puissent découvrir sa voie originale.
Bien que la liberté de l’enseignement dispensé au sein des écoles de l’éducation nationale soit moindre, on observe quelques mouvements qui tendent vers un une éducation alternative. Sur la base du volontariat, chaque enseignant peut suivre une formation continue au sein des associations partenaires de l’école publique comme l’Association Française pour la lecture, l’institut coopératif de l’école moderne ou encore le centre de recherche et d’actions pédagogiques.
De plus ces enseigants peuvent être sensibilisés à la méthode Freinet qui, comme la méthode Montessori, estime que chaque enfant doit apprendre à son rythme. La méthode Freinet a une particularité qui est sa croyance en “l’entre-aide entre pairs”.
Certains enseignants sont autorisés à adapter leurs cours en fonction de cette méthode comme par exemple au sein du collège-lycée expérimental d’Hérouille Saint Clair.
Cependant, toutes ces tentatives qui visent à une éducation nouvelle restent très limitées au sein de l’éducation nationale.
Bien que ces pédagogies soient les plus connues, elles ne sont pas les seules à avoir fait leurs preuves.
La pédagogie institutionnelle, créée par Fernand Oury et inspirée de la méthode Freinet a pour vocation le respect des règles de vie. En instaurant un cadre, l’école devient un lieu de référence sécurisant pour l’enfant. Il doit apprendre à se comporter en accord avec des règles communautaires qui l’amènent à se responsabiliser.
L’école est aussi et avant tout un lieu de paroles.
Ainsi, tous les matins, un atelier “quoi de neuf” est mis en place durant lequel l’élève peut partager en toute liberté ce dont il a envie, ses préoccupations. C’est une transition entre la maison et l’école.
Autre élément déterminant de la pédagogie institutionnelle est le conseil de classe coopératif. Chaque semaine les enfants se réunissent pour échanger sur tout ce qui touche à la vie de classe.
La pédagogie du libre progrès, développée par Sri Aurobindo et Mirra Alfassa, est aujourd’hui considérée comme l’une des plus innovantes en terme d’expérimentation dans le domaine de l’éducation.
Le but est d’élever l’être spirituel de l’enfant, de favoriser ses attitudes innées, suivre son besoin afin de l’amener vers sa réalisation intérieure.
Cette pédagogie du libre progrès, principalement répandue en Inde et aux Etats-Unis implique que l’enfant acquiert des connaissances académiques tout en définissant lui-même son plan d’études.
Existe aussi le méthode de l’Education lente (Slow education) qui repose sur le plaisir d’apprendre pour retrouver le gôut d’apprendre.
Très fortement basée sur une démarche écologique, elle organise son projet éducatif autour du développement durable et du pacifisme.
Dessiner, apprendre avec les mains, accepter l’erreur, supprimer les notes, apprendre à se poser les bonnes questions, s’occuper de potager tels sont les points phares de cette philosophie de l’escargot.
L’Education démocratique englobe tous les établissements qui ont une vision libertaire et non conventionnelle de l’éducation.
Ces écoles s’inspirent de figures emblématiques comme Freinet, Paul Robin ou encore des fondateurs de l’Education nouvelle.
Ce mouvement éducatif met en avant des valeurs fortes; la justice, le respect et la confiance. La voix d’un élève est considérée au même titre que celle d’un enseignant.
On distingue également la méthode de l’école à la maison. En France, ce sont 2869 enfants qui suivent cette voie et 2700 qui sont inscrits dans des établissements à distance.
Particulièrement répandu aux Etats-Unis, ce phénomène est de plus en plus important en conséquence de l’incapacité de l’école publique de suivre le rythme de chaque enfant.
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